soleil endormi, luna

prénom et nom dans un lointain passé, c'était luna keating. keating comme cette famille brisée. détruite. oubliée. alors j'ai simplement fait le reste du boulot. je l'ai effacé de ma vie. comme eux t’ont effacé de la leur. à présent, c’est simplement luna rose. rose parce que ça donne un peu de beauté à ma vie. un petit vent de fraîcheur. un délicat souffle de douceur.
âge vingts-six lunes que je fais partie de ce monde si terne. et un jour, moi aussi quand je vieillirais et que j'y laisserais ma vie, je deviendrais nébuleuse. j'espère qu'en attendant, un jour je parviendrais à illuminer le ciel aussi dignement que cet astre si céleste. comme toi tu le fais si bien à travers les étoiles. du moins, je me plais à le penser.
lieu de naissance dans la ville de melbourne tout simplement. avant de la renier et de t'envoler vers d'autres cieux. avant de ne plus vouloir y mettre un pied. ton départ, il était définitif. enfin c'était sans compter sur aujourd’hui. obligée de rentrer au bercail, c'est le coeur lourd que je le fais.
origines et nationalité anglo-australienne. maman et son petit accent si mielleux. si british. je m'imagine encore parfaitement à tenter de l'imiter encore et encore. à l'époque où les sourires étaient en fusion constante sur ma bouille de petite fille. au moment où rien ne pouvait m'atteindre. seule l'innocence était présente.  papa, australien. je me passerais de parler de lui. cet homme qui a trahi toute sa famille. qui t'a oublié en un claquement de doigt dans les bras d'une autre famille. toi petit gamin que tu étais. toi, son fils cadet.
famille famille inexistante. un jour remplie de bonheur. le lendemain explosée. en mille morceaux. petit gamin disparu. maman morte de chagrin. grand gamin absent. papa et sa nouvelle famille. et moi dans l'histoire? moi j'ai préféré tout renier et fuir. fuir très loin de cette lignée nuisible. de cette postérité qui préférait oublier.
emploi, études tout et rien à la fois. un jour je suis ici, le lendemain, je suis là-bas. impossible de rester en place. c'est ce goût du changement qui me pousse à ne rester à un endroit que très peu de temps. ce goût de combler ma peine immense. j'accumule nombre petits jobs pour vivre et continuer à voyager.
statut civil un jour c'était pour moi, l'amour. mais c'était il y a longtemps. les papillons dans le ventre. le coeur qui frétille. le sourire scotché aux lèvres. et cette l'impression que le monde allait enfin s'améliorer. totale ineptie. espérer pour tomber un peu plus bas. une fois de trop. la fois de trop...
orientation sexuelle les hommes et les histoires de merde. les hommes et la fuite surtout. la fuite de peur de ressentir. de peur d'aimer et de perdre. encore une fois. une fois de trop pourtant.
groupe esky.

traits de caractère mon visage angélique cache bien des choses. mon regard innocent n'est qu'un manège afin de cacher ma vraie nature. une tristesse certaine. une nostalgie qui me fait défaut. à mes yeux, faire le bonheur d'autrui est plus important que le mien. simplement parce que le mien n’existe pas. j’arrive parfaitement à m’oublier. et les gens l'ont bien compris. les gens eux, ne sont que de vilains profiteurs. ils se jouent de mon coeur sur la main. de ma douceur incarnée. mais comme si ça n'était pas suffisant, je reste une grande rêveuse. ce sont avec des rêves pleins la tête que tous les matins, je me réveille. je le suis probablement un peu trop. mon espoir se nourrit. il me fait vivre sans jamais me laisser faiblir malgré les aléas de la vie. c’est ce qui me fait avancer. parce que oui, question vie, je me retrouve comme à l'agonie, piégée dans un trou béant dont je ne vois pas la sortie. mais le problème dans le fond, ce n'est pas tellement ça.. c'est juste que je suis bien incapable de gérer ces sentiments que je garde enfui. que je préfère déjouer en m’inventant aux yeux de tous une vie bien différente.
cinq choses que tu aimes me fondre avec le ciel durant une belle nuit étoilée. un bon livre sur l'espace, l'univers, la galaxie. voyager, parcourir le monde. le bruit des vagues et l'océan. cette sensation d'infinité que m'offre tout cela. ce sont probablement, les choses que j'aime le plus au monde... enfin avec toi aussi petit frère.
rêves, peurs te voir revenir un jour. courir vers moi. foncer dans mes bras et me murmurer à l'oreille que tu vas bien. petit frère. où a contrario, que l'on retrouve ton corps. qu'on m'avoue que tu es bien mort. qu'il n'y a plus d'espoir. j'ai peur tu sais. continuellement. mais secrètement, je continue d'espérer ton retour.

---

un animal le caméléon qui s'adapte parfaitement à son environnement. capable de modifier son apparence au gré du décor qu'il découvre. c'est un peu ce que je m'amuse à faire lors de mes voyages. m'inventer une belle vie. moins triste. où le bonheur et la joie règnent. et dans ces moments-là, je me sens presque complète. presque... vivante. c'est alors qu'un sourire sincère peut enfin se dessiner le long de mes lèvres.
une saison le printemps, l'été, l'hiver, l’automne. tout et rien à la fois. tant que ces nuits étoilées comme jamais sont présentes. et ce ciel si bien dégagé qu'il me rapporte un peu de réconfort. petit bonheur intense. et je reste là, couchée dans l'herbe à lorgner cette beauté saisissante. je t'imagine si bien étinceler de mille feux. je t'imagine comme un astre brillant illuminer ma vie comme le ciel. c'est alors que je me sens enfin en paix.
une chanson malade de roméo elvis. cette histoire qui me rend malade. qui me donne mal la tête. celle que je pourrais écouter des heures durant. celle qui me rapproche un peu plus de ces sentiments intérieurs. infiniment accablants.
un film dirty dancing. on ne laisse pas bébé dans un coin. on ne l'oublie pas... ce film qui me met du baume au coeur. ce film qui tourne en boucle dans les moments sombres. quand je n'arrive plus à faire face aux aléas de la vie et qui réussit d'une main de maître à alléger mon petit organe central agonisant.
un plat j'ai eu l'occasion de goûter tellement de plat. tellement de saveurs. toutes plus différentes les unes que les autres. nombre d'elles étaient des plats typiquement culturels et malgré tout, je continue à être faible face aux sushis.
une odeur l'odeur de la liberté. celle du vent qui s’abat contre ma peau douce. celle qui voyage après voyage. ville après ville. nature après nature reste la même. la seule chose constante de cette vie que j'ai décidé de mener. dans cette fuite continuelle de ce passé destructeur.
une émotion la tristesse. cette émotion constante qui me fait vivre. celle qui créée la nostalgie absurde de ces souvenirs qui deviennent flous un peu plus chaque jour. j'ai peur tu sais. peur d'un jour t'oublier malgré tout. je m'y accroche. tant bien que mal. le souffle coupé, je continuerais de penser à toi moment après moment.